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LE PROJET MUGALUR EST EN MARCHE : PARTICIPE A L’ATELIER PRES DE CHEZ TOI !

LE PROJET MUGALUR EST EN MARCHE : PARTICIPE A L’ATELIER PRES DE CHEZ TOI !

Le Conseil de Développement du Pays Basque (CDPB) met en marche une expérimentation nouvelle : le projet MUGALUR.

De quoi s’agit-il ?

Entre novembre 2023 et juin 2024, 9 ateliers seront organisés à différents endroits de la frontière séparant la France de l’Espagne.

• Les trois premiers ateliers :
1) Le vendredi 17 novembre à 19h, au centre d’interprétation Amerikanoinea d’Urepel, pour rassembler les environs du Pays Quint (les vallées des Aldudes, d’Erro, Esteribar, Burguete et Arnéguy-Valcarlos).
2) Le vendredi 24 novembre à 19h à Orbaizeta, Aezkoako kultur Ola, pour rassembler les environs d’Iraty (Soule, Salazar, Cize, Aezkoa).

3) Le samedi 25 novembre à 11h, à la Casa de la Memoria d’Isaba, pour rassembler les habitant·es de Soule, Roncal et Salazar.

• Trois autres ateliers se feront en février-mars 2024 : Baztan-Baigorri-Bidarray-Itxassou; Xareta-Baztan; les alentours de la Bidassoa, Bortziriak, Ascain, Urrugne, Biriatou.

• Les trois derniers auront lieu en mai 2024 : la baie de Txingudi ; la côte Bayonne-San Sebastian ; et les territoires qui se situent plus loin de la frontière comme Amikuze, Hasparren, Ustaritz, Debagoiena, Sakana, Goierri.

Durant ces ateliers, à l’aide de cartes, chaque participant·e dessinera ses pratiques transfrontalières et en discutera en groupe de façon à réaliser un diagnostic citoyen : dans quels espaces transfrontaliers vivons-nous aujourd’hui ? Qu’y fait-on ?

Ensuite, une réflexion prospective sera menée dans le but d’identifier les enjeux actuels et de travailler sur l’apport du transfrontalier pour la réflexion sur ces enjeux à l’avenir.

Un·e artiste du territoire en question sera invité·e à chaque atelier de façon à ce qu’il·elle crée un support graphique et artistique à partir de ce qu’il·elle voit, sent durant l’atelier et en se basant sur sa propre expérience.

De plus, un travail audiovisuel sera associé au projet en partenariat avec Kanaldude et Euskal irratiak.

• Des séminaires de recherche à l’UPV-EHU : en janvier et mai 2024, avec l’intervention de chercheur·es qui permettront d’approfondir les réflexions sur la frontière. Le but est que ces apports servent à la société civile au moment des ateliers et à l’inverse, les données produites durant les ateliers alimenteront les travaux des cheurcheur·es.

Qui est derrière ce projet ?

MUGALUR rassemble trois partenaires principaux :
– Le CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DU PAYS BASQUE (CDPB)
– L’association navarraise CEDERNA-GARALUR
– Et un groupe d’anthropologues de l’UNIVERSIDAD DEL PAIS VASCO-EUSKAL HERRIKO UNIBERTSITATEA (UPV-EHU)

Ce projet a bénéficié d’un soutien financier de l’eurorégion NAEN.

Pourquoi ce projet ?

Par ce projet, le but est de créer les conditions de partage des expériences quotidiennes des habitant·es des territoires de vie traversés par une frontière étatique.

Plusieurs éléments sont ressortis pendant la phase préparatoire : depuis que les frontières sont ouvertes, il semblerait que les relations transfrontalières au Pays Basque diminuent et cela pour diverses raisons. La transmission des référents culturels d’un côté et de l’autre de la frontière se fait de plus en plus en lien avec Paris et Madrid créant une vraie distance au niveau de la frontière étatique. De cette façon, la transmission de la connaissance du Pays Basque dans son ensemble va en diminuant, en faisant devenir « Autre » celui ou celle qui se trouve de l’autre côté de la frontière. La frontière politique est aussi sociale et symbolique donc.

De plus, les modes de vie du XXIème siècle ont fait que les zones de montagne sont devenues des frontières physiques. La tendance est à marginaliser ce qui fait commun donc.

Pourtant, il y a des relations étroites. Il y a peu de personnes dans les zones proches de la frontière qui ne connaissent pas l’autre côté, qui n’ont aucun lien de famille ou pas d’intérêt. Même si les modes de vie ont changé ces dernières décennies, la volonté pour mener les projets transfrontaliers est à souligner, ainsi que les initiatives plus personnelles qui consistent à intégrer le territoire de l’autre côté dans les territoires de vie quotidiens.

Il est clair qu’il y a un réel attachement émotionnel à l’autre côté et que cela est moteur à l’heure de passer la frontière et ouvrir les conceptions de l’espace. Combien de personnes se rendent pour un repas de l’autre côté, pour faire des courses, dans la continuité de pratiques familiales, en vacances avec des ami·es ou pour se rendre à des événements culturels ?

Nos pratiques montrent donc à quel point les espaces des deux côtés de la frontière sont déjà intériorisés, mais sont loin d’être quotidiens et partagés par tous·tes.

Notre enjeu : en se basant sur ces pratiques de loisir d’aujourd’hui, comment aller plus loin ? Lorsqu’on passe la frontière pour des loisirs, on affirme l’existence d’une frontière politique comme extrémité de nos territoires de vie. Certes, cette frontière on sait la franchir au besoin ou par volonté, pas de doute là-dessus. Comment étendre nos territoires de vie en intégrant les territoires d’un côté et de l’autre de la frontière, sans que la frontière et donc le transfrontalier soient des buts en soi, mais des réalités banalisées ?

 

Quels sont les objectifs du projet ?

Le but de ce projet est de rassembler les habitant·es des deux côtés de la frontière et de réfléchir à un territoire d’avenir dans lequel les réalités des deux côtés sont connues, transmises systématiquement et dans lequel le transfrontalier est mobilisé au service de projets locaux en jouant de ces différences. En bref, l’enjeu majeur consiste à susciter un mouvement, un changement dans nos conceptions du transfrontalier, qui, d’être un but deviendrait un moyen.

Aujourd’hui, on mène des projets transfrontaliers afin de consolider des relations transfrontalières. Par conséquent, les projets transfrontaliers sont toujours des projets menés à côté des autres projets et souvent en allant vers le plus simple, c’est-à-dire dans le domaine culturel, autrement dit le domaine où il y a le moins de freins administratifs. Et si nos projets et politiques d’économie, linguistique, de montagne, de tourisme, de culture, devenaient transfrontaliers ?

Le projet a pour intention de partager ces réflexions, questions et idées avec la société civile des deux côtés de la frontière, les chercheur·es spécialisé·es dans les questions de frontière montrant comment les territoires frontaliers vivants et dynamiques sont des territoires dans lesquels la coopération institutionnelle n’est pas suffisante mais où des échanges informels et interpersonnels sont importants.

A partir de toutes les données récoltées durant le projet, un support sera créé qui visera à raconter les réalités à propos de frontière et de transfrontalier de chaque territoire mais aussi à faire des propositions de transitions vis-à-vis de l’avenir.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le projet, vous trouverez toutes les informations ici : MUGALUR FR

Contact : e.casiriain@societecivile-paysbasque.com

 

 

 

 

 

 

 

 

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